سورة مريم وترجمة معانيها بالفرنسية
Annexe utile :
Sourate Maryam (Marie)
Nom
Nom
Cette sourate tire son nom du verset 16 : « Et rappelle dans le Livre Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l’Orient. »
Période de Révélation
Cette sourate fut révélée avant l’émigration d’un petit groupe de musulmans en Abyssinie. En témoigne le récit authentique selon lequel Ja’far récita les quarante premiers versets de cette sourate devant le Négus, roi chrétien d’Abyssinie, lorsque celui-ci convia les musulmans à sa cour.
Contexte historique
Nous avons déjà évoqué brièvement la situation au cours de cette période dans l’introduction à l’exégèse de la sourate 18, Al-Kahf. Ici, nous irons plus en avant dans les détails de cette situation, détails qui nous permettront de mieux comprendre la signification de cette sourate, ainsi que d’autres révélées à peu près à la même époque.
Quand les notables de Quraysh comprirent que ni les moqueries ridicules, ni les promesses mirifiques ni même les fausses accusations ne permettraient jamais d’éradiquer le mouvement islamique naissant, ils eurent recours à la persécution, à la torture, et aux embargos économiques. Ils traquèrent les musulmans de leurs tribus et de leurs clans et tentèrent de les contraindre à abandonner l’Islam en les affamant, en les torturant et en les persécutant. Parmi les victimes, les pauvres, les esclaves et ceux qui bénéficiaient de la protection des Qurayshites furent ceux qui souffrirent le plus. Ils furent torturés et battus, affamés et assoiffés, gardés étendus de longues heures sur le sable brûlant de
En guise d’illustration, nous citons le cas de Khabbâb Ibn Al-Aratt, cas référencé parmi les récits authentiques par Al-Bukhârî et Muslim. Khabbâb raconte : « Je travaillais comme forgeron à
D’après Boukhary, Khabbâb dit : « Un jour que le Prophète était assis à l’ombre de
Les conditions de vie à
Ainsi, ce sont d’abord onze hommes et quatre femmes qui quittèrent les premiers
Ces départs firent grand bruit à
Après cette émigration, les Qurayshites tinrent conseil et prirent la décision d’envoyer en Abyssinie ‘Abd Allâh Ibn Abî Rabî’ah, le demi-frère d’Abû Jahl et ‘Amr Ibn Al-’Âs, chargés, au moyen de précieux cadeaux, de persuader le Négus de renvoyer les immigrants à
Quand les musulmans reçurent le message du Négus, ils se rassemblèrent pour réfléchir ensemble au discours à tenir. Ils décidèrent d’un commun accord de présenter au roi les enseignements précis de leur Prophète, sans ajouter ni enlever le moindre élément et de lui laisser ensuite prendre sa décision à leur sujet. Quand ils pénétrèrent à la cour, le roi n’y alla pas par quatre chemins : « J’ai appris que vous avez abandonné la religion de votre peuple, et que vous n’avez adopté aucune autre religion existante, pas plus la mienne qu’une autre. Dites m’en plus sur ce nouveau dogme ». C’est Ja’far Ibn Abî Tâlib qui prit la parole, au nom des immigrés. Il improvisa alors un discours : « Majesté ! Nous étions perdus dans une profonde ignorance et nous étions dépravés. C’est alors que Muhammad est venu à nous en tant que Prophète d’Allâh et qu’il n’a eu de cesse depuis de nous faire sortir de l’état où nous étions plongés. Mais les Qurayshites nous ont persécutés et nous sommes venus chez vous dans l’espoir qu’enfin cesse notre calvaire ». Le roi lui demanda alors de lui réciter quelque chose de ce qu’Allâh avait révélé à leur Prophète. Ja’far récita la partie de la sourate Marie qui évoque l’histoire des Prophètes Jean-Baptiste et Jésus. Le Négus écouta la parole d’Allâh et des larmes ininterrompues coulèrent sur ces joues. Lorsque Ja’far eut terminé, le roi dit : « Cette révélation provient assurément de la même source que le message de Jésus. Par Dieu, je ne vous laisserai jamais aux mains de votre peuple. »
Le lendemain, ‘Amr Ibn Al-’Âs se rendit chez le Négus et lui dit : « Majesté, veuillez les rappeler pour qu’ils vous parlent de leur croyance au sujet de Jésus, fils de Marie. Je crois savoir qu’ils disent de lui des choses blasphématoires ». C’est ainsi que les musulmans, qui entretemps avaient été mis au courant de la stratégie de ‘Amr, furent de nouveau invités à la cour. Comme la veille, ils se consultèrent sur la meilleure réponse à donner au roi sur le Prophète Jésus. Bien qu’ils fussent dans une situation extrême, ils décidèrent de dire mot pour mot ce qu’Allâh et Son Messager leur avaient enseigné. À la cour, le roi leur posa la question attendue et Ja’far répondit sans la moindre hésitation : « Jésus était un Serviteur et un Messager d’Allâh. Il était un Esprit de la part d’Allâh et Sa Parole qu’Il a jetée vers Marie ». C’est alors que le Négus ramassa une paille sur le sol et déclara : « Par Dieu, la différence entre nous et vous au sujet de Jésus n’est pas plus grande que cette paille ». Il rendit aux Qurayshites leurs présents et dit : « Je n’accepte pas vos pots-de-vin ». Puis s’adressant aux immigrés : « Vous pouvez vivre ici en parfaite sérénité » ».
Sujets de la sourate
De ce qui précède, il paraît évident que cette sourate devait servir de « soutien » aux émigrés pour leur séjour dans ce royaume chrétien. C’est comme si on leur dit : « Vous quittez certes votre peuple qui vous persécute et vous profitez de la bienveillance d’un pays chrétien en tant que réfugiés. N’y cachez rien des enseignements que vous avez reçus. Affirmez clairement aux chrétiens que le Prophète Jésus n’est en rien le Fils de Dieu ».
Après le récit des Prophètes Jean-Baptiste et Jésus qui s’étend sur les quarante premiers versets, c’est l’histoire du Prophète Abraham qui est brièvement évoquée (versets 41 à 50). Celle-ci est également bénéfique pour les émigrés puisque comme eux, il avait jadis été obligé de quitter sa patrie à cause de la persécution dont il était l’objet de la part de son père, de sa famille et de ses compatriotes. D’une part, ces versets contribuèrent à consoler les émigrés qui suivaient les traces de leur père Abraham et pouvaient espérer parvenir au même résultat que lui. D’autre part, ce fut l’occasion d’avertir les mécréants de
Ensuite, Allâh évoque la vie d’autres Prophètes, entre les versets 51 et 65, pour affirmer que Muhammad avait apporté un style de vie identique à ceux apportés par les Prophètes précédents, mais que leurs partisans s’en étaient détournés.
La conclusion (du verset 66 au 98) consiste en une rude critique à l’encontre des mécréants de
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