มะฮฺดีย์ที่รอคอย
Au nom d’Allah, l’Infiniment Miséricordieux, le Très miséricordieux
Le Mahdî tant attendu !
(Partie I)
Selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd, le Prophète (r) a dit : « S’il devait rester un seul jour sur terre, Allah le prolongerait afin de faire venir un homme issu des miens (ou de ma famille). Il porte le même nom que le mien, et son père a le même nom que mon père. Il répandra l’équité et la justice sur terre comme il y fut répandu l’iniquité et l’injustice. »[1]
D’après Abû Dâwûd, ‘Âlî (t) s’est exclamé en regardant el Hasan : « Mon fils que voici, est un Sayyid (maître) comme le Prophète (r) l’a appelé. Un homme qui sortira de sa descendance, aura le même nom que votre Prophète. Il ressemblera moralement à lui non physiquement. Il répandra la justice sur terre. » [2]
Selon Abû Sa’îd (t) également, le Messager d’Allah (r) a dit : « Le Mahdî fera partie des miens : il aura le front large et le nez aquilin. Il répandra l’équité et la justice sur terre comme il y fut répandu l’iniquité et l’injustice. Il régnera sept ans. »[3]
Toujours d’après Abû Dâwûd, selon Um Salama, le Prophète (r) a dit : « Il y aura des divisions à la suite de la mort d’un Khalife. Un des habitants de Médine se sauvera alors vers la Mecque. Certaines gens de la ville l’emmèneront malgré lui pour lui faire allégeance entre le coin de la Pierre noire et le Maqam d’Ibrahim. Une armée venue du Shâm sortira contre lui. La terre s’écroulera sous leurs pieds à el Baïda entre La Mecque et Médine. À cette nouvelle, les Abdâl (substituts) du Shâm et les clans d’Iraq viendront lui faire allégeance. Puis, un homme de Quraïsh fera son émergence. Ses oncles maternels seront issus de la tribu de Kalb. Il fera sortir une armée contre eux qui leur fera subir une défaite… malheureux est celui qui ne participera pas au butin de Kalb. Cet homme partagera les richesses entre les musulmans, et il fera appliquer la Tradition du Prophète au milieu d’eux. Il répandra l’Islam aux voisins de la terre. Son règne durera sept ans. Il mourra ensuite et les gens prieront sur sa dépouille. »[4]
Une autre version parle de neuf ans. Selon Um Salama, j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Le Mahdî sera de ma progéniture, l’un des descendants de Fâtima. »[5] Selon Jâbir, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « ‘Issa le fils de Mariam (u)descendra sur terre. Le Mahdî leur émir lui dira : « Viens présider la prière !
- Non ! Répondra-t-il, vous êtes les émirs les uns des autres par honneur de la part d’Allah envers cette communauté. »[6]
Il existe quatre opinions différentes au sujet de la personne du Mahdî :
Premièrement : une tendance considère que ‘Îsâ ibn Mariam serait le Mahdî. Celle-ci fonde son opinion sur le Hadith : « Il n’y a pas d’autre Mahdî qu’‘Îsâ ibn Mariam. » Cependant, il n’est pas authentique. Quand bien même il le serait, il ne constitue pas un argument en sa faveur. Jésus en effet est simplement considéré comme le plus grand Mahdî qui soit dans la période entre la mort du Messager d’Allah et la fin du monde. Certains Propos prophétiques expliquent que le Messie redescendra sur terre à Manâra el Baïdhâ au nord de Damas et qu’il fera appliquer (ou sera légiféré par NDT) le Coran. Il combattra les juifs et les chrétiens et abolira le tribut. Les autres religions vont ainsi périr à cette époque. C’est pourquoi, Il est pertinent de dire qu’il n’y a réellement pas d’autre Mahdî que lui, mais cela ne remet nullement en question l’existence d’un autre Mahdî. Cela revient à dire par exemple qu’il n’y a d’autre savoir que le savoir utile ou encore qu’il n’y a d’autre argent en dehors de celui qui préserve son possesseur. Il est en outre possible de dire que ‘Îsâ est le Mahdî dans le sens où il est un Mahdî parfait et immunisé de l’erreur.
Deuxièmement : le Mahdî serait l’un des gouverneurs abbassides qui porta ce nom et qui mourut il y a fort longtemps. Les partisans de cette tendance s’inspirent du Hadith rapporté par Ahmed dans son recueil el Musnad. Selon Thawbân en effet, le Messager d’Allah (r) a dit : « Si vous voyez des étendards noirs venir de Khurâsân, alors allez à leur rencontre même si vous deviez pour le faire, marcher à genoux sur la neige, car dans leurs rangs il y aura el Mahdî le Khalife d’Allah. »[7] Ce Hadith ne signifie pas que ce fameux Khalife abbasside soit le Mahdî effectif. Il signifie tout au plus qu’il fut un Mahdî parmi tant d’autres. Cette qualité s’accole même mieux à ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz. Le Message d’Allah (r) a dit en effet : « Attachez-vous à ma Tradition et à celle des Khalifes éclairés (Râshidîne) bien guidés (Mahdîyyîne) après moi. » Selon l’une des deux tendances de l’Imam Ahmed, ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz compterait parmi ces derniers. Nul doute en tout cas qu’il fut un Khalife à la fois éclairé et bien guidé. Cela ne fait pas de lui le Mahdî annoncé pour la fin des temps qui représentera le bien et la lumière à l’image du Mahdî el Muntadhar ou qui représentera le mal et les ténèbres à l’image du Faux Messie. D’autres imposteurs en effet vont parcourir les époques avant l’avènement du Grand Imposteur, proche d’un autre grand événement qui est la venue du Mahdî bien guidé.
Troisièmement : il sera un homme de la famille du Prophète (r), de la descendance d’el Hasan ibn ‘Ali plus exactement. Il viendra à la fin des temps, à une époque où l’injustice régnera sur toute la terre. Il fera régner alors la justice entre les hommes conformément à la plupart des hadiths qui existent sur la question. Le fait que cet homme soit de la postérité d’el Hasan (t) nous donne une indication subtile. Le petit-fils du Prophète (r) en effet a sacrifié le Khalifat pour Allah. En récompense, Allah donnera le Khalifat à l’un de ses descendants qui fera régner la justice. Selon une Loi universelle, quiconque délaisse une chose en vue de plaire au Seigneur, sera gratifié (lui ou l’un des membres de sa descendance) en retour par une chose bien meilleure. Quant à el Husaïn (t), il a voulu le Khalifat et il a même combattu pour l’avoir, mais il en fut privé et Allah est plus savant ![8]
Selon Abû Umâma el Bâhilî, le Messager d’Allah (r) nous a fait un sermon au cours duquel il nous a mis en garde contre l’Antéchrist qui a occupé la plupart de son discours. Il a dit entre autres : « Médine éjecte ses souillures comme le soufflet éjecte les déchets du fer forgé. Ce jour-là s’appellera le jour de la Séparation (ou de la Délivrance). » Um Shuraïk la fille d’Abû el ‘Akr l’interpella en ces termes : « Ô Messager d’Allah ! Où seront les Arabes à cette époque ?
- Ils seront peu, répondit-il et la plupart d’entre eux se trouveront à Jérusalem. Leur chef [le Mahdî] sera un homme pieux. »[9]
Quatrièmement : les Rafidhites Imamites ont une quatrième opinion sur la question. Selon eux, le Mahdî n’est autre que Mohammed ibn el Hasan el ‘Askarî dont ils attendent la parousie (le retour). Son ancêtre est pourtant el Husaïn ibn ‘Alî au lieu d’el Hasan. Il serait l’Imam caché qui serait entré enfant en « occultation », en se cachant dans la galerie souterraine de Sâmirâ, il y a de cela plus de 500 ans (actuellement 12 siècles NDT.). Personne ne l’a vue depuis ce jour et ne reçoit de lui aucune nouvelle ni aucun commandement. Pourtant, les « chiites » attendent sa venue tous les jours. Ils se tiennent à cheval à l’entrée de la galerie où il aurait disparu et d’où ils lui demandent inlassablement de sortir à eux en s’écriant : « Viens ! Ô notre maître ! » Ensuite, ils retournent chez eux tous dépités.
Quant au Mahdî du Maghreb, il s’incarne en la personne de Mohammed ibn Tûmart qui était un grand menteur et un tyran. Il a rendu licite de verser le sang des musulmans, de prendre leurs femmes, de capturer leurs enfants, et de s’emparer de leurs biens. Il était largement plus mauvais qu’el Hajjâj ibn Yûsuf. Il dissimulait ses complices dans des tombes afin de dire aux visiteurs que leur maître était le Mahdî annoncé par le Prophète (r). Le soir, il faisait enfouir sous la terre ses propres complices devenus les témoins embarrassants de sa supercherie. Il donna à ses adeptes le nom de Jahmiya Muwahhidûn. Ils reniaient en effet les Attributs divins tels que la Parole, l’élévation au-dessus de la création, l’établissement sur le Trône. Ils s’opposaient également à ce que les croyants puissent voir le Seigneur de leurs yeux, le Jour de la Résurrection. Il a rendu licite le sang de tous ses opposants parmi les savants et les croyants. Il se faisait appeler le « Mahdî parfait ».
‘Ubaïd Allah ibn Maïmûn el Qaddâh s’est fait passé également pour le Mahdî. Son grand-père était juif. Issu d’une famille mazdéenne, il revendiquait mensongèrement qu’il était affilié à Ahl el Baït (la famille prophétique). Selon lui, le Prophète (r) aurait annoncé sa venue prochaine. Il a réussi à prendre de l’ampleur et fonda une dynastie formée d’athées et d’hypocrites, qui installèrent leur pouvoir dans le Maghreb, en Égypte, dans le Hijâz et le Shâm. Durant leur règne tyrannique, l’Islam se sentait étranger. Chaque héritier revendiquait la divinité. Les rois Qarmates étaient Bâtinites ; ils assumaient notamment qu’il existe une lecture ésotérique allant à l’encontre des textes exotériques ou littéralistes. Ils se cachaient derrière le Râfidhisme pour mieux répandre leur athéisme. Leur règne perdura jusqu’au jour où Allah délivra les musulmans de leur joug par les mains de Salâh e-Dîn, Yûsuf ibn Ayyûb.
Les partisans d’ibn Tûmart ont leur Mahdî, les Rafidhites Imamites attendent leur propre Mahdî, les qarmates ont le leur. Chacune de ses sectes espère que son faux Mahdî soit le vrai Mahdî annoncé par le Prophète (r). Les juifs attendent également un « sauveur » qui viendra à la fin des temps pour faire régner leur religion sur toutes les autres nations et pour leur rendre leur puissance. Les chrétiens attendent également le Messie qui devrait venir le Jour de la Résurrection afin de faire régner la loi chrétienne et d’abolir les autres religions. Leur symbole proclame en effet qu’il est le : « Dieu venu de Dieu, engendré et non créé, d’une même substance que le Père,… il est monté aux cieux où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. »
Ainsi, les trois grandes religions attendent un Mahdî. Soixante-dix mille juifs suivront l’Antéchrist à la fin des temps. D’après le Musnad de l’Imam Ahmed en effet : « Les juifs et les femmes seront les plus nombreux adeptes du Faux Messie. » Quant aux Messie que les chrétiens attendent, il va certes redescendre, mais uniquement pour casser la croix, tuer le porc, et faire disparaître toutes les confessions en dehors de l’Islam. C’est dans ce sens qu’il faut prendre le hadith : « Il n’y a pas d’autre Mahdî qu’‘Îsâ ibn Mariam. »
Extrait du livre : el Manâr el Munîf d u grand savant ibn el Qayyim el Jawziya (p. 141-154).
Le Mahdî tant attendu !
(Partie II)
Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,
et tous ses Compagnons !
L’auteur de cette thèse magistère effectuée pour la section d’étude supérieure de l’université el Malik ‘Abd el ‘Azîz à la Mecque, ‘Abd el ‘Alîm el Bustawî, propose une étude technique de tous les hadiths et annales qu’il a recensés autour de la personnalité du Mahdî. Le premier volume de sa thèse est consacré à tous les textes qu’il a jugés authentiques sur le sujet. L’autre volume recense toutes les annales faibles, fausses, ou même inventées sur la question. Les lignes suivantes sont une synthèse de sa recherche où il ramène dans un même contexte, tous les propos prophétiques authentiques possibles qu’il a pu trouver dans ce chapitre :
Le Mahdî porte le même nom que celui du Prophète (r) et son père porte le même nom que celui du sien. Il est issu de la famille du Prophète (r), de la descendance de Fâtima plus exactement. Il a le front large et le nez aquilin (légèrement courbé). Allah va le réformer en une nuit. Avant son avènement, la terre sera remplie d’injustice et d’iniquité. Sous son Khalifat, il répandra la justice et l’équité. Selon ibn Hibbân et d’autres savants, il est l’homme qui recevra allégeance des musulmans entre la Pierre noire et le Maqâm d’Ibrahim. Son règne durera sept ans bien que certaines versions doutent sur le nombre exact en parlant de sept, de huit ou de neuf ans. Ce doute semble provenir des rapporteurs, c’est pourquoi, il incombe de le dissiper.
Il viendra à la fin des temps, mais l’Heure ne se déclenchera pas avant qu’il s’installe au pouvoir. S’il devait rester un seul jour avant le cataclysme, Allah le prolongerait afin qu’il puisse s’installer au pouvoir. Il viendra en direction de Khurâsân à la tête d’étendards de couleurs noires. Allah lui fera descendre la pluie et la terre fera naître ses richesses. Il y aura plus de bétail et la nation sera plus grande. Celle-ci jouira de la richesse sous son règne comme elle n’en a jamais connu. Il répartira l’argent équitablement, il en donnera abondamment et sans compter. Quand ‘Îsâ (u) descendra, il priera derrière le Mahdî. cela sous-entend que l’Antéchrist sortira à son époque, car ‘Îsâ aura pour mission de tuer le Faux Messie. Selon Abû Dâwûd et d’autres savants, il compte parmi les douze Khalifes dont parle le hadith sur la question. Ibn Hibbân et d’autres savants pensent que l’armée qui verra s’écrouler la terre sous ses pieds à la fin des temps, se formera pour combattre le Mahdî. Fin de citation.
Voici en complément à ce sujet, une analyse subtile de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya au sujet des deux enfants de ‘Âli (t) : « Les ancêtres du Madhî remontent à el Hasan non à el Husaïn car ces derniers ressemblent sous certains aspects aux deux enfants d’Ibrahim bien qu’ils ne soient pas des prophètes. Pour les protéger, le Prophète (r) invoquait Allah en ces termes : « Je vous place sous la protection des Paroles parfaites d’Allah contre toute insufflation des démons et tout mauvais œil. »[10] Il disait à ce sujet qu’Ibrahim protégeait Ismâ’îl et Ishâq de cette façon. »[11] Ismâ’îl était le plus grand et le plus sage des deux garçons. C’est pourquoi, le Prophète a proclamé du haut de sa chair alors qu’el Hasan se tenait près de lui : « Mon fils que voici est un Sayyid (maître), Allah conciliera par lui entre deux grandes armées. »[12] La plupart des prophètes provenaient de la descendance d’Ishâq, et de la même façon la plupart des Imams sont de la descendance de Husaïn. Or, le sceau (ou le dernier) des prophètes dont la religion s’est répandue sur toute la surface de la terre est de la descendance d’Ismâ’îl, il convenait ainsi que le Mahdî ce Khalife bien guidé qui sera le dernier des Khalifes soit de la descendance de Hasan. »[13]
Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,
et tous ses Compagnons !
Extraits : el Mahdî el Muntazhar de ‘Abd el ‘Alîm el Bustawî (1/356-358)
Traduit et adapté pour islamhouse par :
Karim ZENTICI
Relu par Abu Hamza Al-Germâny
Publié par le bureau de prêche de Rabwah (Ryadh)
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[1] Rapporté par Abû Dâwûd (4282) avec une chaîne de transmission jugée Hasan (bonne). Voir : el Mahdî el Muntazhar de ‘Abd el ‘Alîm el Bustawî (269-278)
[2] Rapporté par Abû Dâwûd (4290) avec une chaîne de transmission jugé faible (Dha’îf). Voir : el Mahdî el Muntazhar (2/347-349).
[3] Rapporté par Abû Dâwûd (4/106).
[4] Rapporté par Abû Dâwûd (11/380-381).
[5] Rapporté par Abû Dâwûd (4/107).
[6] Rapporté par el Hârith ibn Abî Usâma dans son Musnad. La version de Muslim (156) ne mentionne pas « le Mahdî ».
[7] Voir el Mahdî el Muntazhar (1/158-162).
[8] L’auteur ne cherche pas à dénigrer le petit-fils du Prophète (r) à travers ce constat. El Husaïn n’avait aucune intention pernicieuse dans sa quête du khalifat, il n’avait d’autres ambitions que de réformer l’ordre établi. S’il a commis une erreur d’interprétation, il ne peut en être que récompensé comme tout Mujtahid. (N. du T.)
[9] Rapporté par ibn Mâja (4077). Sheïkh el Albani l’a considéré faible dans Dha’îf Sunan ibn Mâja (1359/2). [D’autres analyses de Sheïkh el Albani permettent de considérer bon ce Hadith en regard de certains Hadith-Témoins qui viennent le renforcer, à l’exception toutefois de certains passages qui, faute d’avoir sous la main d’autres textes pour les renforcer, restent faibles (N. du T.)]
[10] Rapporté par el Bukhârî (3371), selon ibn ‘Abbâs.
[11] C’est un passage du Hadith précédent.
[12] Rapporté par el Bukhârî (2704, 3629, 3746, 7109), selon Abû Bakra.
[13] Voir :Jâmi’ el Masâil de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya qui proposent certaines Fatwas inédites (4/99).