তাসফিয়া ও তারবিয়া
La purification des âmes : une nécessité pour le musulman
L’âme (Nafs) est l’identité et l’intégralité de l’être humain. L’être humain a une mission dont Dieu lui a donné la responsabilité : il s’agit de l’adoration, avec toute la signification islamique que porte ce terme : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » Sourate 51 intitulée Adh-Dhâriyât, verset 56.. L’être humain a aussi une nature originelle (Fitrah) selon laquelle Dieu l’a créé ; elle réside dans la soumission et l’abandon à Dieu (Islâm) : « Telle est la nature que Dieu a originellement donnée aux hommes — pas de changement à la création de Dieu. Voilà la religion de droiture. » Sourate 30 intitulée les Romains, Ar-Rûm, verset 30.
L’âme humaine est continuellement tiraillée entre :
- L’appel de la nature primordiale, qui est l’appel lancé par les Prophètes et ceux qui les suivent.
- L’appel des insinuations du diable.
- L’influence de l’environnement extérieur : « Tout être humain naît selon la nature originelle. Ce ne sont que ses parents qui le judaïsent, le christianisent ou le rendent adorateur du feu [...] »
L’âme humaine se caractérise alors selon la réaction qu’elle a face à l’un de ces trois éléments. Elle deviendra ainsi :
· L’âme incitatrice au mal (an-nafs al-ammârah bis-sû’), qui réagit positivement aux insinuations du diable et à l’environnement débauché dans lequel elle vit : « car l’âme est très incitatrice au mal » Sourate 12 intitulée Joseph, Yûsuf, verset 53.
- L’âme critique (an-nafs al-lawwâmah), qui répond aux incitations au mal, qui dévie du droit chemin puis qui se blâme et s’autocritique avant de se repentir. C’est en raison de ses déviances et autocritiques récurrentes également qu’une telle âme est appelée « âme critique » : « Non !... Je jure par le Jour de la Résurrection ! Mais non ! Je jure par l’âme qui ne cesse de se blâmer. » Sourate 75 intitulée la Résurrection, Al-Qiyâmah, versets 1 et 2.
· L’âme apaisée (an-nafs al-mutma’innah), qui trouve pleinement sa sérénité dans le Commandement de Dieu et Sa Législation, sans aucun complexe. C’est l’âme qui est confiante dans la décision et le destin prescrits par Dieu, qui a l’intime conviction que tout ce qu’elle peut subir n’est que bien. La rétribution de cette âme est le Paradis : « Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis›. » Sourate 89 intitulée l’Aube, Al-Fajr, versets 27 à 30.
Le but de la purification de l’âme est de parvenir à ce stade ultime de l’âme apaisée. Pour ce faire, il est nécessaire de :
- Libérer l’âme des fléaux, des maux et de l’emprise des instincts.
- Cultiver l’âme à toutes les vertus morales.
C’est par ailleurs la finalité de la mission prophétique. Le Prophète dit en effet : « Je n’ai été envoyé que pour parachever les bonnes manières. » Dieu — Exalté soit-Il — dit, résumant ainsi la quintessence de la religion : « Dis : ‹Moi, mon Seigneur m’a guidé vers un chemin droit, une religion droite›. » Sourate 6 intitulée les Bestiaux, Al-An`âm, verset 161. Ainsi, l’Islam est un ensemble de hautes valeurs morales. C’est pour cette raison que le Messager de Dieu — paix et bénédiction sur lui — assigna l’excellence dans les bonnes manières à être les actions les plus pesantes le Jour de la Résurrection.
Les vertus sont de deux types : les vertus spirituelles et les vertus sociales. L’Islam cultive les deux types de vertus.
Les vertus spirituelles sont celles qui touchent à la relation qui existe entre l’homme et Dieu, ou d’une autre manière, celles qui n’ont pas trait aux autres hommes.
Les premières de ces vertus sont la pureté de la foi, l’amour de Dieu et de Son Messager, la pleine soumission à Dieu, l’observation de Dieu, la piété envers Dieu, la conviction en Dieu, la confiance en Dieu, la crainte de Dieu, etc. Viennent ensuite des vertus telles que la purification de l’âme, à travers sa libération de l’emprise de l’orgueil et de la vanité, à travers la pudeur, la décence, le renoncement aux ornements du bas-monde, l’endurance dans le malheur, la poursuite de l’effort, etc.
Les vertus sociales sont celles qui touchent aux relations de l’homme avec le reste des êtres humains.
Parmi ces vertus, certaines concernent les relations de l’homme avec tous les êtres humains, qu’ils soient musulmans ou non. D’autres vertus concernent les relations qu’entretient l’homme musulman avec ses frères musulmans, avec ses proches, ses voisins, ses parents ou ses enfants. On peut ainsi citer la miséricorde, la douceur, l’indulgence, la modestie, l’honnêteté, la sincérité, la tolérance, la justice, l’altruisme, la compassion, la générosité, etc.
Parmi toutes ces vertus, certaines sont impératives pour le musulman.C’est le cas par exemple du conseil (Nasîhah), qui est le degré médian de l’interdiction des choses blâmables (nahy `an al-munkar). On sait en effet que le degré le plus élevé consiste en l’élimination des choses blâmables par la main. Mais peu de gens ont le pouvoir de réaliser cela. Le degré le plus bas est l’indignation intérieure devant une chose blâmable. Seul celui qui est impuissant et contraint peut faire cela. Reste le degré médian qui est l’expression de l’indignation par la parole, autrement dit le conseil. Le conseil est donc l’une des caractéristiques les plus importantes du musulman.
Il y a également le service qui doit être rendu aux musulmans en particulier et à tous les hommes en général. Le véritable musulman n’est pas celui qui prodigue uniquement des conseils et des recommandations. Il doit également ressentir le besoin des gens afin de leur rendre service sans aucune contrepartie. On peut citer à ce titre l’histoire mentionnée dans les biographies concernant le Messager de Dieu et le Bédouin qui était venu à la Mecque. Ce dernier possédait des biens chez Abû Jahl lequel ne voulait pas les lui restituer. Le Bédouin s’en vint alors trouver le Messager afin qu’il l’aide à récupérer son dû. Le Prophète répondit à cette requête jusqu’à le faire prendre possession de tous ses droits.
Le musulman doit également apprendre la bienséance en cas de divergence des opinions, ainsi que les règles fondamentales du dialogue et du débat. Il ne doit pas accuser les intentions de son contradicteur ou de son interlocuteur. L’histoire de Usâmah Ibn Zayd est révélatrice à cet égard. Sur le champ de bataille, Usâmah tua en effet un idolâtre après que ce dernier eut attesté qu’il n’y a d’autre divinité que Dieu. Le Messager de Dieu le réprimanda sévèrement pour ce qu’il avait fait, lui disant, indigné : « L’as-tu tué après qu’il ait prononcé qu’il n’y a de dieu que Dieu ? » Usâmah répondit : « Mais Messager de Dieu, il l’a prononcé par crainte de mon épée. » Le Prophète lui dit : « Parce que tu as ouvert sa poitrine pour voir s’il était sincère ou non ? » Tous les indices suggéraient pourtant que la victime de Usâmah avait réellement prononcé l’attestation de foi par crainte d’être tué. Néanmoins, Dieu ne nous a pas permis d’accuser les intentions.
Le rôle de la purification de l’âme est le succès dans l’au-delà. Le Très Haut dit en effet : « A réussi, certes celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt. » Sourate 91 intitulée le Soleil, Ash-Shams, versets 9 et 10.
Et Dieu est le plus savant.
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